"Et le combat
cessa faute de combattants!"
ou
Le désastreux bilan sportif fédéral...
En
mai 2017 après avoir préparé la fusion de nos trois anciennes ligues dont une
était moribonde et une autre sous tutelle fédérale, j'ai été élu vice Président
en charge de la structuration et du développement de notre ligue de Nouvelle
Aquitaine.
Conscient
de la situation critique de mon territoire mais aussi du déclin sportif de nos
disciplines, je rédigeais un texte que j'adressais à notre actuel président
dans le but de lui faire part de mes inquiétudes, mais aussi des éventuelles solutions
à apporter. Celui-ci, intitulé "Quel avenir pour la Savate?",
essayait de pointer les différentes problématiques auxquelles nous devions
faire face pour redonner à nos disciplines la place qu'elles avaient perdues.
Un
de mes "copains de jeunesse" alors membre de la D.T.N., m'avait d'ailleurs
confié, lors du dernier tournoi qualificatif élite A organisé à Toulouse, que
depuis plusieurs années notre discipline perdait en moyenne 7% de ses effectifs
de combattants par saison... Le pire de tout était que ce terrible constat
paraissait être vécu comme "pure fatalité" par nos cadres d'état alors
aux commandes !
Aujourd'hui,
j'ai enfin la confirmation de tout ce que j'ai pu avancer durant ces dernières années
car, c'est sur la base de données fédérales communiquées par un de nos
confrères, soutient de la liste "Ambitions pour la Savate", que s'appui aujourd'hui cet
article.
En
effet, depuis 2004 le nombre de nos athlètes Elite A inscrits en Championnat à
baissé de 48% chez les masculins. Chez les féminines le nombre d'inscrites est
passé de 24 en 2004 à 44 en 2012 pour redescendre à 26 en 2023 soit une
progression de 8 %. En Championnat de France Elite B : entre 2004 et 2023 la baisse est de 7% chez les hommes et 75%
chez les femmes...Et, pour ce qui est de l'ensemble de nos compétition
nationales, de minime à sénior, hommes et femmes confondues, c'est 32% de baisse au cours des deux
derniers mandats de notre actuel président !
Combien
de temps nos dirigeants vont ils encore se cacher derrière le nombre de nos licenciés
ou de celui des titres internationaux remportés par nos athlètes ? N'oublions
pas que ces deux éléments ne sont que les conséquences directes de la simple action
de nos clubs et du sous développement international de notre discipline...
Refuser
de voir la situation en face, tourner la tête, baisser la garde, est-ce là la politique
à mener dans la situation désastreuse qui est la notre ? Un sport de combat sans combattants n'est il
pas destiné à bientôt disparaître ? Combien d'entre vous n'ont ils pas constaté
la difficulté à trouver des adversaires à leurs athlètes ; les poussant ainsi à
s'orientent vers le Kick ou K1 alors que leur discipline de prédilection est "chaussée".
Nos
dirigeants ne sont pas coupables d'avoir mis en place une mauvaise
politique car je pense qu'ils n'en ont malheureusement jamais eu... Ils sont
simplement responsables de ne pas avoir su s'adapter aux enjeux actuels,
préférant poursuivre la ligne protectionniste tracée par ceux qui les avaient
précédé dans les années 80 et 90... Faite de "fermeture" et de repli
sur soi, la politique d'alors consistait à refuser toutes les opportunités
d'association qui auraient pu faire de la F.F.S.B.F.&D.A. la première fédération
multi boxes, mais aussi de sanctionner les "renégats
pluridisciplinaires", qu'ils soient tireurs ou organisateurs... "Les
vieux s'en vont, les jeunes arrivent" m'avait lancé Claude VALDIER, le D.T.N. de l'époque, lorsqu'au milieu des années 90 je l'avais interpellé sur ce risque
de voir un jour, nombre de nos tireurs et enseignants déserter nos rang en
raison de la politique menée...
Nous
sommes aujourd'hui dans le creux de la vague, beaucoup de nos cadres et
athlètes sont partis à la concurrence ou "nagent entre deux eaux", bientôt
si nous ne prenons pas les choses en main ; ce sera la noyade !
Nous avons les moyens de nous sauver
il suffit d'enfin nous ouvrir aux autres et de restaurer notre image, de
prendre en main notre développement au lieu de le laisser s'opérer de lui même
car, même si nous ne serons jamais une discipline majeure, je reste persuadé
que nous avons encore un bel avenir.
Bien sportivement.
Stéphane BARRERE
Président Ligue Nouvelle Aquitaine
Regardez à partir de 2h30:
https://youtu.be/WwsrpTvTBsw?si=jtgTYc9Ge4VJTtjq