lundi 11 mars 2024

 

"Et le combat cessa faute de combattants!"

ou

Le désastreux bilan sportif fédéral...

 

En mai 2017 après avoir préparé la fusion de nos trois anciennes ligues dont une était moribonde et une autre sous tutelle fédérale, j'ai été élu vice Président en charge de la structuration et du développement de notre ligue de Nouvelle Aquitaine.

Conscient de la situation critique de mon territoire mais aussi du déclin sportif de nos disciplines, je rédigeais un texte que j'adressais à notre actuel président dans le but de lui faire part de mes inquiétudes, mais aussi des éventuelles solutions à apporter. Celui-ci, intitulé "Quel avenir pour la Savate?", essayait de pointer les différentes problématiques auxquelles nous devions faire face pour redonner à nos disciplines la place qu'elles avaient perdues.

Un de mes "copains de jeunesse" alors membre de la D.T.N., m'avait d'ailleurs confié, lors du dernier tournoi qualificatif élite A organisé à Toulouse, que depuis plusieurs années notre discipline perdait en moyenne 7% de ses effectifs de combattants par saison... Le pire de tout était que ce terrible constat paraissait être vécu comme "pure fatalité" par nos cadres d'état alors aux commandes !

Aujourd'hui, j'ai enfin la confirmation de tout ce que j'ai pu avancer durant ces dernières années car, c'est sur la base de données fédérales communiquées par un de nos confrères, soutient de la liste "Ambitions pour la Savate", que s'appui aujourd'hui cet article.

En effet, depuis 2004 le nombre de nos athlètes Elite A inscrits en Championnat à baissé de 48% chez les masculins. Chez les féminines le nombre d'inscrites est passé de 24 en 2004 à 44 en 2012 pour redescendre à 26 en 2023 soit une progression de 8 %. En Championnat de France Elite B : entre 2004 et 2023  la baisse est de 7% chez les hommes et 75% chez les femmes...Et, pour ce qui est de l'ensemble de nos compétition nationales, de minime à sénior, hommes et femmes confondues, c'est 32% de baisse au cours des deux derniers mandats de notre actuel président !  

Combien de temps nos dirigeants vont ils encore se cacher derrière le nombre de nos licenciés ou de celui des titres internationaux remportés par nos athlètes ? N'oublions pas que ces deux éléments ne sont que les conséquences directes de la simple action de nos clubs et du sous développement international de notre discipline...

Refuser de voir la situation en face, tourner la tête, baisser la garde, est-ce là la politique à mener dans la situation désastreuse qui est la notre ?  Un sport de combat sans combattants n'est il pas destiné à bientôt disparaître ? Combien d'entre vous n'ont ils pas constaté la difficulté à trouver des adversaires à leurs athlètes ; les poussant ainsi à s'orientent vers le Kick ou K1 alors que leur discipline de prédilection est "chaussée".

Nos dirigeants ne sont pas coupables d'avoir mis en place une mauvaise politique car je pense qu'ils n'en ont malheureusement jamais eu... Ils sont simplement responsables de ne pas avoir su s'adapter aux enjeux actuels, préférant poursuivre la ligne protectionniste tracée par ceux qui les avaient précédé dans les années 80 et 90... Faite de "fermeture" et de repli sur soi, la politique d'alors consistait à refuser toutes les opportunités d'association qui auraient pu faire de la F.F.S.B.F.&D.A. la première fédération multi boxes, mais aussi de sanctionner les "renégats pluridisciplinaires", qu'ils soient tireurs ou organisateurs... "Les vieux s'en vont, les jeunes arrivent" m'avait lancé Claude VALDIER, le D.T.N. de l'époque, lorsqu'au milieu des années 90 je l'avais interpellé sur ce risque de voir un jour, nombre de nos tireurs et enseignants déserter nos rang en raison de la politique menée...

Nous sommes aujourd'hui dans le creux de la vague, beaucoup de nos cadres et athlètes sont partis à la concurrence ou "nagent entre deux eaux", bientôt si nous ne prenons pas les choses en main ; ce sera la noyade !

Nous avons les moyens de nous sauver il suffit d'enfin nous ouvrir aux autres et de restaurer notre image, de prendre en main notre développement au lieu de le laisser s'opérer de lui même car, même si nous ne serons jamais une discipline majeure, je reste persuadé que nous avons encore un bel avenir.

Bien sportivement.

Stéphane BARRERE

Président Ligue Nouvelle Aquitaine


Regardez à partir de 2h30:


https://youtu.be/WwsrpTvTBsw?si=jtgTYc9Ge4VJTtjq

  "Et le combat cessa faute de combattants!" ou Le désastreux bilan sportif fédéral...   En mai 2017 après avoir préparé l...